L'année d'après .Page no 17.

Publié le par gilbertilo

Quinze jours, vissé dans ce fauteuil devant cet ordinateur que j'allume tous les matins pour donner le change .Le téléphone, lui n'a sonné qu'une fois.Une dame du service paie basé à Toulon s'inquiète de mon absence durant le mois de juillet.Non mais ...Le salaire reçu fin août, déjà amputé d'un gros tiers, serait donc un précédent renouvelable !Je l'invite à contacter cette chère signataire, celle-là même qui m'affirmait il n'y pas si longtemps qu'elle faisait le nécessaire(mais le strict nécessaire alors) .Eh bien non ,sans doute est-elle submergée et peut-être même surexcitée par le challenge que la direction lui propose ;conduire le plus possible de statutaires vers la sortie et ainsi empocher le pactole .Un courriel bien senti lui rappellera ses engagements à mon égard .Lui exposant en quelques mots l'objet du coup de fil matinal,je lui lance une douceur à ma façon:"Madame M...bonjour,je viens de recevoir,émanant de Toulon un coup de fil pour le moins surprenant .N'avions nous pas, invités par Mr Du...signé un contrat ?Devrais-je maintenant, au vu de ce hiatus,le considérer caduque ??

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J'ai fait l'inventaire du bureau ,ouvert les tiroirs et j'ai trouvé mon bonheur;un gros cahier rouge à spirale. Pour les stylos j'ai le choix ,ma préférence va au noir .Je m'isole un peu plus,une retraite avant l'heure, dans mes pensées .

La souris au tapis et mon poing sur la joue devant cet écran noir je vis ma pénitence.Tandis que point par point ma mémoire retrace ces mauvais coups en douce dont se nourrit l'oukase,en libre griffonneur, sur le petit tamis de cette page immense ,toi tu roules ta bille.En boucles erratiques tu frôles la spirale ,et puis en traits rageurs tu éventres les lignes,tu pourfends les cases du fier "Conquérant" exhumé d'un tiroir.S'ils m'ont jeté l'opprobre, je leur ai jeté l'encre ,mon ennui aujourd'hui abreuve tes sillons.Demain il me faudra je le sais lever l'ancre.Toi dans la main froide d'un bon petit soldat à la mine de plomb, tu dessineras peut-être de jolis papillons.Et dans sa robe rouge le "Conquérant" déchu, amaigri, flottera agrippé au ressort de fer ,étendard oublié d'une cause perdue.Je ne l'aurais remis dans le profond tiroir,compagnon de galère,compagnon de placard,parfois souffre douleur dans un accès de rage.IL fit don de son grain ,toi de ton encre noire et contenant ainsi le violent orage,me fut donc évité un indécent naufrage.

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